Après plusieurs journées de débats, les députés ont adopté, le 7 mai dernier, le volet éolien du projet de loi portant engagement national pour l’environnement, le Grenelle 2.
Ce texte qui crée un ensemble d'obligations supplémentaires à respecter pour construire de nouvelles éoliennes porte un coup d’arrêt au développement de cette source d’énergie renouvelable en France, et tout particulièrement en Loire-Atlantique.
Les parcs éoliens terrestres seront désormais soumis au régime des installations classées pour la protection de l'environnement comme les sites industriels dangereux, en plus du simple permis de construire. Ils devront se trouver à plus de 500 mètres des zones d’habitation – ce qui réduit considérablement les terrains disponibles – et devront comporter au moins cinq mâts, alors que les projets actuels sont souvent moins importants.
Conséquences : plus de la moitié des projets en développement sur le territoire national devront être abandonnés. Les 60 000 postes que la filière éolienne devait créer d’ici à 2020, selon l’ADEME, pourraient ne plus voir le jour. La France ne pourra par ailleurs pas honorer les engagements du Grenelle de l’environnement, qui prévoit 23 % d’énergies renouvelables en 2020, dont un quart pour l’éolien.
En Loire-Atlantique, le potentiel éolien existe et le développement des énergies renouvelables est nécessaire.
En 2007, l’Assemblée départementale s’est de ce fait engagée à atteindre un objectif cible de 9 % d’électricité renouvelable en 2015. Compte-tenu des caractéristiques du département, l’éolien est la principale source d’énergie qui puisse permettre d’atteindre cet objectif.
Avec le projet de loi qui vient d’être voté, nous ne serons plus en mesure d’y parvenir. À ce jour, l’ensemble des parcs éoliens dont le permis de construire a été accordé ne représente que 5 % de la consommation électrique départementale. Quant à ceux qui sont toujours en cours d’instruction, leur avenir est plus qu’incertain. Comportant quatre et trois mâts, les projets de Séverac- Guenrouët, de Touvois (Fréligné) ou encore de La Chapelle-sur-Erdre sont à ce titre particulièrement menacés. Assisterions-nous à une nouvelle étape de la recentralisation avec ce volet éolien du Grenelle 2 qui limite fortement le potentiel de développement local par imposition d’une réglementation nationale dissuasive ? Car cette orientation résulte moins d’une volonté générale de nos concitoyens que de la stratégie de quelques groupes de pression hostiles au développement d’énergies nouvelles.
À l’heure où la demande énergétique mondiale se fait de plus en plus pressante, la consommation électrique des habitants et entreprises de Loire-Atlantique serait condamnée à rester fortement dépendante de ressources fossiles dont on sait qu’elles ne sont pas inépuisables, ou d’unités de production basées hors du département.
Il y a de quoi s’inquiéter !
Après la taxe carbone morte au champ d’honneur, la taxe poids lourds également sacrifiée en raison de son impopularité, le coup de frein à l’éolien, pourtant déjà très en retard dans notre pays, est un nouveau signe de l’affaiblissement de l’ambition gouvernementale en matière d’environnement.
Ce que nous déplorons.