Transition_2.pngSelon le Ministère de l'énergie, le Plan de Programmation Pluriannuelle de l'énergie (PPE) prévu dans la loi de transition énergétique sera séparé en deux volets et l'arrêté concernant les Energies renouvelables serrait publiée en premier !

L'analyse du juriste environnemental Arnaud Gossement est assez différente. Selon lui, ce projet d’arrêté ne constitue pas du tout « le premier volet de la PPE » : il ne s’agit que d’une modification des objectifs de la PPI (Plan pluriannuel des investissements promulgué en décembre 2009 par Jean Louis Borloo). 

Pour l'éolien terrestre l'objectif est ambitieux: 14.300 mégawatts (MW) de capacité installée en 2018, soit 1.400MW/an pendant 3 ans, puis une prévision de 21.800 à 23.300 MW en 2023, soit 1.500 à 1.800MW/an pendant 5 ans.

Pour l'énergie solaire l'objectif est encore plus ambitieux: 10.200 MW en 2018, soit 1.400MW/an pendant 3 ans, et de 20.200 MW en 2023, soit 2.000MW/an pendant 5 ans.

Par contre, l'éolien offshore a pris du retard, et la puissance installée n'atteindra que 500 MW en 2018, puis 3.000 MW en 2023, alors que les prévisions précédentes étaient de 6.000 MW en 2020.

Toutefois, l'ambition affichée pourrait fort bien n'être que de la poudre aux yeux car, contrairement aux objectifs de la PPE, ceux de la PPI ne sont pas contraignants ! 

Selon Arnaud Gossement, si ce projet d'arrêté devait être maintenu et donc le retour à la PPI confirmé, cela constituerait une mauvaise nouvelle pour la transition énergétique.

On sait que les dirigeants d'EDF refusent bec et ongles, malgré la crise économique et la stagnation de la consommation d'électricité en France, d'envisager une diminution de la production de la filière nucléaire.
Cette fuite en avant, pour sauver les comptes d'EDF, amène un excédant de production sur le marché européen et une chute du prix de l'électricité.

Encore une fois, on est en droit de penser que la pression du lobby nucléaire n'est pas pour rien dans cette "réorientation" gouvernementale !

Lire analyse d'Arnaud Gossement